dimanche 19 octobre 2008

Chapitre 16

La tour qui abritait le cristal s'effondrait petit à petit, les pierres la constituant tombaient comme au ralentit vers le sol, sous les yeux effarés de la Reine. Qui sentit une magistrale énergie la traverser. Le sol tremblait, comme si la fin du monde était arrivée. Tous les soldats s'évanouirent, pris d'une soudaine nausée. Anya, surement du fait de sa condition de fantôme, ne ressentit rien de particulier, si ce n'est une soudaine détresse pour Eden, Ava et Jydel. Le Prince Elfe, de son côté, avait prévu l'explosion de la tour. Avec la magie, il fallait toujours prendre du recul et être sur ses gardes, et Ava n'avait eu aucune formation, aucun conditionnement à l'art d'être un enchanteur (en 10 leçons ... Pourrait presque faire un livre). Il s'était donc préparé et dématérialisé, avec Jydel et la jeune fille, au moment ou le cristal avait déclenché l'explosion. Il restait cependant à savoir où ils atterriraient...
Ce fut le bruit de l'eau et la sensation d'avoir été plongée dans de la glace qui réveilla Ava. Elle frissonna, ouvrit les yeux et se prit un remous, une petite vague dans le visage, ce qui acheva de la réveiller. Sautant sur ses pieds, ne sachant pas du tout où elle se trouvait, elle observa les alentours. Elle se trouvait près d'une grande étendue d'eau claire, sous un ciel d'encre et une lune dorée. Il faisait frais, ses vêtements étaient trempés. Ne sachant pas où ni pourquoi elle se trouvait là, elle se dématérialisa en direction de N'aval, où elle vu surprise de retrouver la ville en ruine. Toute la population était étendue sur et parfois sous les gravas, morte ou du moins évanouie. Ava, sentant la nausée l'envahir, couru vers le Palais, lui aussi à moitié effondré. Elle s'approcha d'un garde allongé sur un morceau de mur végétal et fut rassurée en le voyant respirer. Il avait une énorme bosse à l'arrière du crâne, mais au moins était vivant. De loin, elle vit la tour de cristal complètement détruite, et tout lui revint soudain en mémoire. L'énorme pouvoir du cristal, qui entrant en contact avec le sien, avait tout bonnement produit une surcharge magique et avait fait explosé le dernier étage de la tour. Et un petit bout de ville avec elle. Elle avait senti Eden les dématérialiser tous les trois. Elle sursauta quand Anya apparut devant elle en gesticulant pour faire comprendre sa question silencieuse :
- Que s'était-il passé ?
Pendant qu'Ava récapitulait les récents événement à la très inquiète Reine, Eden et Jydel se réveillaient lentement. Le jeune Prince des Elfes, en bon soldat, sortit ses quinze kilos d'armes, cachés dans divers endroits de ses vêtements, et entrepris d'inspecter les alentours à la recherche d'un éventuel espion/rôdeur/personnemalveillante. Jydel, ses yeux rouges écarquillés, était restée allongée dans l'herbe rose, les bras en croix sous la lune dorée. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas quitté cette maudite tour, depuis que la Reine lui avait tendu un piège ... Mais le pire de tout, c'est qu'elle était prisonnière de cette vulgaire apparence de gobeline ! Mais le cristal n'existait plus, ou du moins avait salement été amoché ... Anya lui rendrait-elle enfin sa liberté ? Eden revint, l'air furieux, et lança un de ses couteaux, qui se planta en vibrant à quelques centimètres du visage de la petite gobeline. Qui sursauta et se remit brusquement sur pied :
- On va où ?
Eden ne répondit pas, sans doute car pour lui, Jydel ne nécessitait pas son attention. Il faisait les cents pas en se demandant où pouvait bien être Ava. Avait-elle sautée avec la tour, en dépit de sa protection ? Cela arrangerait bien ses affaires... Ou bien avait-elle seulement atterrit ailleurs, étant la plus proche de la source de l'explosion ? Un plan germa soudain dans son esprit.
- On rentre, lança-t-il finalement. Mais avant ...
Eden fit un large geste de la main, et dix Ombres apparurent devant eux.
- Fouillez N'aval, et dénichez moi ce maudit cristal, s'il existe toujours.
Les dix formes, sombres et floues à cause de la faible lumière, s'éclipsèrent sur l'ombre de leur Maître. Jydel recula, prudente. Contrairement à ce que pensait le Prince, elle n'était pas idiote. Elle avait simplement suivit les consignes de la foutue Reine des Elfes. Eden, sans un regard pour elle, les dématérialisa.

Anya, faisant les cents pas autour de sa jeune Héritière, réfléchissait à une vitesse folle. Eden avait voulu utiliser Ava pour maitriser le cristal, faisant fit des conséquences possibles. La Reine était totalement contre, mais à son habitude, son fils en avait fait à sa tête. Et les Dragons avaient fait demi-tour. Les habitants de la capitale elfique se réveillaient peu à peu, l'esprit brumeux. Tous avaient un mal de crâne à hurler mais aucun n'était sérieusement blessé. A la plus grande joie d'Anya, il n'y avait pas de mort à déplorer. Seulement la disparition de leur Prince et de la gardienne du cristal. Il se produit alors une chose surprenante : un jeune Elfe inquiet de ne pas retrouver son père l'aperçut enfin qui se relevait lentement parmi les décombres. Sautant de joie, il disparut tout à coup pour réapparaitre sur les épaules de son paternel. Anya retint un cri silencieux et se précipita, Ava à sa suite, vers le jeune garçon. Ava se chargea d'interroger le fils, mais aussi le père qui, totalement ébahi, en oublia de s'incliner devant sa Reine :
- Il n'a jamais fait de magie ! Les enchanteurs sont détectés très jeune, et il n'en est pas un, les Grands l'ont certifiés !
Ava fouilla un peu l'esprit du grand Elfe et découvrit que les « Grands » en question étaient un ensemble de savants qui avaient établis une série de test pour déterminer si tel ou tel enfant était magique. Bien que les enchanteurs aient pratiquement disparus, c'était devenu une sorte de tradition de tester chaque nouveau né. Les tests étaient-ils faillibles ou est-ce pour une autre raison que le jeune Elfe avait pu se dématérialiser ? La jeune fille sonda ensuite l'esprit de la Reine et s'étonna que cette dernière lui pose délibérément une question, qu'elle se chargea d'énoncer aux deux Elfes :
- La Reine voudrait que votre fils se dématérialise à nouveau.
L'enfant s'exécuta avec une facilité stupéfiante. Il disparu des bras de son père et réapparut moins d'une seconde plus tard à l'autre bout de la rue. Le petit Elfe sautilla de joie en revenant près d'eux, fier d'avoir réussit ce qu'on lui demandait. La Reine, pour une fois heureuse d'être un spectre car ceux-ci ne pouvaient pas avoir de migraines, fit signe qu'elle rentrait au Palais avec Ava.

Pendant ce temps, les dix Ombres mandées par le Prince cherchaient dans les gravas de N'aval le précieux cristal, tout en prenant soin de rester dans la pénombre. Le travail était dur, long, pénible, mais les Ombres, sans véritable conscience et aucun esprit de contradiction, obéissaient à leur Maître. Ce fut l'Ombre n°2 qui dénicha, dans les restes de la tour, un premier fragment du cristal. Il irradiait une faible lueur, qui vacillait parfois. L'Ombre l'intégra à son corps, la faisant pénétrer dans la substance visqueuse qui la constituait et fonça avec une vitesse phénoménale en direction d'une des cachettes secrètes du Maitre. Il s'y trouvait, dans la quasi obscurité, en compagnie de la jeune gobeline, profondément endormie. L'Ombre, sous le regard ravi d'Eden, se délesta du cristal et retourna à recherche d'autres morceaux du précieux cristal. Eden retint un hurlement de joie et se précipita sur la petite pierre lumineuse sur le sol. Vu sa taille, il s'agissait d'un tiers du cristal. Il le prit dans les mains, et à son grand étonnement ne ressentit aucune décharge magique le traverser. Il comprit : le cristal n'avait pleine puissance qu'entier. Un fragment avait certes du potentiel, mais pas autant que si tous les fragments étaient réunis. Il lui fallait donc les autres morceaux du cristal. Il jeta un coup d'œil à Jydel, allongée sur le sol. Il avait endormie la petite gobeline pour qu'elle ne puisse découvrir ses plans. Il sourit : auparavant, il aurait tout simplement éliminé les témoins. Aurait-il enfin trouvé un cœur ? Son regard revint au cristal. Ava avait fait sauter la protection, comme il l'espérait. Le cristal explosait lors de la première utilisation. Ensuite, il se soumettait au bon vouloir de l'enchanteur qui s'en servait. Il mit la pierre lumineuse dans sa poche, et se dématérialisa avec Jydel en direction du Palais.

J'trouve plus de titres pour les chapitres >.<

jeudi 16 octobre 2008

Racontage de life

Fin du sondage !

Chroniques, plagiat de TD ?
Oui : 2 (18%)
Non : 8 (78%)
J'lis pas ton histoire : 0 (0%)
Fais beau dehors ... : 1 (9%)

Nombre de votants : 11

Ca fait longtemps que j'ai pas fait d'article sur ma life <3
Alors aujourd'hui, à la cantosh, c'était infect'. Et en français, on a décidé, Léa et moi, de se partager son copain. Une semaine chacune, yeah !
Concernant les "chroniques", le chapitre 16 va bientôt arriver, et je suis en train de faire les fiches de personnages ^^ Quand j'en serai au chapitre 20, il faudra patienter un peu, car je vais réajuster tous les chapitres (ajout de détails, modifications, affirmations des caractères, ... Vous verrez ^^)

Dieu vous aime, Set, Viu, Elo, Tess, Syssy, Milka, Tite Pomme, et les autres !!

jeudi 9 octobre 2008

Sondage + fo*tue histoire de plagiat

A la vue du nouveau sondage, je m'aperçois que mon histoire n'est pas vraiment appréciée. C'est apparemment une vulgaire copie de TD. J'écris par plaisir, et il est normal que certains détails de mes lectures ressortent. Au passage, Sophie s'est inspirée de ses "maîtres". Je fais simplement la même chose. Et à 15 ans, on "copie" forcement un peu. Je ne me justifie pas, j'explique.

Citation de wikipedia : la limite entre l'inspiration, l'imitation et la contrefaçon est parfois très difficile à déterminer.

Ajout :
Alors que Zafi me demandait sur le blog ce qu'était un plagiat, en rapport avec le sondage, je lui ai expliqué. Là, Sophie est arrivée et a remis les choses à leur place. Je cite :
"Ava, tu as beaucoup de talent et tu as raison, ce que tu écris est un hommage à TD, certainement pas un plagiat (cela signifie une copie Zafi)"

Je pense qu'il n'y a rien à ajouter, si ce n'est que je suis extrêmement touchée par les paroles ... Mmh les écrits de SAM.


Sinon, pour finir sur une note un peu moins tendue, les résultats du précédent sondage :
Eden est-il un boulet ?
Moi aussi, j'aime la quiche au fromage : 5 (33%)
Bah, sûr, c'est un mec, donc c'est forcement un boulet : 5 (33%)
Soit peace & love, ma soeur : 4 (26%)
Naaaaan, trop beau pour être un boulet ! : 1 (6%)

Nombre de vote : 15

mardi 7 octobre 2008

Chapitre 15

Voila, il est là, tout beau, tout chaud. Pour ceux qui étaient sur le blog hier soir, je vois apprends que je suis "dépunie". Pour le moment. Bon, la fin fait très conte de Grimm, je trouve, en un peu trash, mais pour ma défense, je lis "Ludwig Revolution" xD

SPOLIER :

Je voulais mettre une vampire à la place d'une gobeline, j'avais tout bien imaginé l'histoire, qui bizarrement avait été tapée AVANT le premier chapitre, mais après avoir lu TD6, j'ai pensé que ça ferait très plagiat. T'as vu Boston, j'aime pas non plus la copie ^^

Bon sinon, on voit mon célèbre amour pour les dragons et les Elfes. Ce chapitre est peut-être pas très clair, donc s'il y a un problème, je réponds à vos questions et dans le cas échéant le reécrirait un morceau de l'histoire. Bonne lecture ^^

Alors qu'elle sortait de sa boutique pour aller un peu se dégourdir, Khir leva la tête au ciel et lança un cri de surprise. Au loin, droit vers le nord, on apercevait un nuage menaçant. Pas du genre nuage bien noir annonciateur de la tempête du siècle, plutôt nuage vivant. Constitué de dragon, de surcroit. Elle se mit à hurler dans la rue bondée :

- Attaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaque !

La foule, comme un seul homme ... Mmh comme un seul Elfe, leva les yeux dans la direction que montrait frénétiquement la petite demi-Fée. Puis ce fut la cohue. Les femmes trainèrent leurs enfants en sûreté, à l'intérieur des maisons végétales, tandis que les hommes armaient leurs arcs, qu'ils conservaient en permanence sur l'épaule (pas paranoïaques ...), dégainaient leurs couteaux, dagues, poignards et autres armes pointues et tranchantes, et courraient vers le Palais, sans quitter des yeux le nuage de Dragons qui leur fonçait dessus.


De son côté, Anya s'était rendue dans une partie peu visitée du château : les écuries. Pratiquement à l'abandon depuis quelques centaines d'années, la Reine avait décidé il y a peu de les restaurer entièrement. En prévision de la guerre inévitable qui se préparait, bien entendu.

Aujourd'hui, cet imposant bâtiment de pierres était flambant neuf. De nombreux quadrupèdes au pelage soyeux, certaines pourvu de gigantesques ailes, étaient alignés le long du mur du fond. A côté de chacun d'eux, un elfe vêtu de cuir sombre sellait sa monture. Plus loin, d'autres soldats étaient en colonne devant un chef qui leur dictait les ordres à respecter pendant le conflit. Anya retint un sourire de fierté. Tout ces valeureux soldats, mieux entrainés les uns que les autres, se préparaient déjà, avant même qu'elle n'en ai donné l'ordre. Les Elfes étaient fait pour se battre. Elle l'avait oublié. L'espace d'un instant, elle se retrouva 1200 ans plus tôt, immobile à ce même endroit, plus jeune et plus insouciante, à l'époque où elle profitait encore de la vie. Elle se rappela de son jeune époux, à ses côtés, sa coupe militaire de cheveux bruns et ses yeux transparents qui lui faisaient toujours chavirer le cœur. Ce fût la dernière fois qu'elle le vit. Après ça, il était parti combattre avec l'armée elfique, et s'était fait couper en deux par les redoutables et acérées griffes d'un Dragon. D'où la terreur de la Reine pour la guerre. Et la détermination à venger son père pour Eden.

Anya secoua la tête pour revenir à la réalité. Cette fois, personne ne périrait. Elle en faisait le serment. S'avançant vers l'animal ailé le plus proche, elle glissa sa main dans sa douce fourrure d'encre aux reflets d'argent. En oubliant qu'elle n'était désormais qu'un fantôme incapable de toucher les êtres de chair. Elle jura puis reporta son attention sur l'animal à côté d'elle. Cette espèce était très rare en Al'andis, et la majorité constituait son armée. Les quadrupèdes ailés se nommaient Gladors, et leurs cousins confinés au sol Glaens. Le Glador qu'elle caressait tourna sa majestueuse tête, et la fixa de ses yeux dorés. On les disait extrêmement intelligents. Elle soupira, et ne pouvant pas souhaiter bonne chance du fait de son mutisme, dédia un splendide sourire au soldat qui brossait le Glador. Le guerrier, qui portait le nom de Halledar, avait les yeux écarquillés, pour deux raisons :

La première, c'est que la Reine Anya, surnommée la grande Reine des Glaces, ne vient pas tout les jours vous voir pour vous faire un sourire éclatant.

Ensuite, personne n'était au courant qu'elle était désormais un spectre.

Halledar secoua la tête et, croyant à une hallucination, reporta son attention sur le Glador qui soufflait impatiemment des naseaux, attendant que son Maître se remettre à brosser son pelage brillant.


De son côté, Ava et Eden grimpaient des marches quatre à quatre. La jeune princesse râla :

- Vas-tu me dire où nous allons ?

- Nous montons au sommet de la plus haute tour du royaume. C'est là qu'on conserve un cristal d'une valeur inestimable. Dont très peu de personnes connaissent l'existence. Il permet d'augmenter considérablement les pouvoirs des enchanteurs, mais son utilisation abusive est dangereuse. C'est la raison pour laquelle ni ma mère, ni moi ne l'avons jamais utilisé. Mais je pense que tu devrais, toi.

Dangereux, le cristal ? Dangereux comment ? Qui peut vous faire sauter malencontreusement la tête si on ne fait pas attention ? Génial ...

- Mmh ... maugréa-t-elle.
Quelques minutes plus tard, ils débouchèrent au sommet de la tour. Le parquet était poussiéreux, la salle faiblement éclairée, une odeur de renfermé dans l'air. Au milieu, sur une table basse en bois précieux, un cristal quelconque était posé. Ava frissonna. Le cristal, d'apparence banale, émettait un intense courant d'énergie. Eden, resté dehors, dans l'ombre, la poussa doucement et elle s'approcha. Soudain, quelque chose lui atterrit sur le dos avec une force incroyable. A moitié assommée, elle utilisa sa magie pour éclairer la pièce... Un peu trop même.

- Ava ! siffla le Prince des Elfes, un main sur les yeux. Baisse la lumière !

Retrouvant ses esprits peu à peu, mais toujours à plat ventre sur le sol, 40 kilos sur le dos, elle tamisa la lumière. La pression sur son dos se relâcha, elle put s'assoir sur les fesses et se trouva nez à nez avec une petite ... fille ? à la peau beige, aux cheveux bruns emmêlés et aux yeux rouges. Ses traits étaient grossiers, et elle était vêtue d'une tunique d'un vert fané et abimée. Ava allait la pulvériser grâce à sa magie lorsque la petite chose l'en dissuada d'une voix trainante :

- Jydel veut protéger le cristal. Jydel veut pas te tuer. Juste protéger le cristal.

Elle parlait bizarrement. Ses yeux globuleux couleur sang s'agitaient furieusement dans leurs orbites. De quelle race pouvait-elle bien être ? Elle mesurait à peine 1 mètre 20, n'était pas très musclée, et sa voix faisait penser à un roulis mal huilé. Eden s'approcha et s'adressa à Jydel :

- Tu te rappelles de moi ? Je suis le fils de la Reine. Nous ne sommes pas venu voler le cristal, simplement l'utiliser.

Puis se tourna vers Ava :

- Jydel est une jeune gobeline. Elle garde ce cristal depuis des lustres, au cas où quelqu'un voudrait s'en emparer.

La jeune fille se releva et sourit à la gobeline. Qui lui sourit également. En découvrant des dents pointues capable d'éventrer un animal sauvage. Charmant. Son regard se posa sur le cristal. Tendant une main au dessus, elle ressentit une fois de plus la formidable énergie qui s'en dégageait.

- Que dois-je faire ? questionna-t-elle.

- Aucun idée, avoua Eden.

Chouette ! En plus, elle allait devoir improviser ! Elle se servit de son esprit pour entrer en contact avec la pierre.
Derrière elle, Eden fit reculer Jydel et s'éloigna lui-même. Il avait un mauvais pressentiment. Peut-être avait-il eut tord de proposer de se servir du cristal, mais c'était leur seule chance.

Et la tour explosa.


Anya, dans les écuries, sentit l'incroyable puissance se propager dans la ville. Accompagnée du tremblement de terre du siècle. Tout trembla. Les Gladors et les Glaens, affolés, lançaient des piaillements stridents et ruaient. Leurs maitres tentaient de les retenir tout en restant en restant eux-mêmes debout. La Reine jura mentalement et sortit le plus rapidement dans la cour. Là, elle vit un spectacle qui la stupéfia : la tour de cristal s'effondrait lentement. Son fils, Ava et la gardienne gobeline étaient à l'intérieur !


Les Dragons fonçaient sur N'aval, guidés par leur chef militaire, Taysh. C'était un des Dragons les plus importants. Il dirigeait l'armée sans problème, commandait son clan d'une patte de fer, pouvait convaincre quiconque du bien fondé de ses actions. Il n'avait pas une énorme confiance en lui, mais son plus gros défaut était de ne pas être très doué avec les Dragonnes. C'est d'ailleurs ça qui causa sa propre perte et la déroute de son armée aérienne, à quelques encablures à peine de la capitale sylvestre. Les reptiles s'étaient posés dans la forêt pour se reposer un peu et pouvoir se battre en pleine possession de leurs moyens. Taysh cracha un feu et ayant oublié où ils se trouvaient, fit s'embraser les hauts arbres centenaires. Tous les Dragons, jurant, unirent leurs forces pour éteindre le brasier. Mais Taysh prit cela comme une cuisante défaite et s'éloigna, rattrapé par la belle mais non moins paranoïaque et ambitieuse Dalea, sa seconde. Le chef Dragon vouait un amour sans limite pour elle, une sorte de dévotion, à la frontière de la vénération. De son côté, Dalea, inconsciente des sentiments de son mentor, voulait à tout prix l'épauler pour devenir son successeur à sa mort. Qui a dit que les femmes n'étaient pas manipulatrices ?

Taysh planta ses dents de rage dans un tronc et le déracina avec une violence inouïe. La Dragonne intervint :

- Nous venons à peine d'empêcher cette forêt de brûler, pourrais-tu attendre au moins quelques heures avant d'en arracher tout les arbres, s'il te plait ?

- Je ne suis pas digne de diriger de vaillants Dragons comme toi, déclara-t-il après avoir craché l'arbre dans sa gueule. Je suis stupide, stupide, stupide !

Allons bon, il faisait une dépression, maintenant ! Dalea le réconforta, cela arrangeait bien ses affaires.

- Tu n'es pas stupide, loin de là, voyons. Si tu ne te sens plus capable de diriger nos braves guerriers, je peux le faire à ta place.

Taysh réfléchit longuement, puis pensa à tord que la Dragonne partageait ses sentiments. Il ferma les yeux, approcha sa gueule de celle de Dalea, et fut surprit de se retrouver avec des griffes plantées dans la gorge. Le chef militaire loucha puis s'effondra avec un hurlement étouffé par le sang, autant à cause de la douleur qui le faisait agoniser que par la vision de sa bien-aimée le tuant. Dalea nettoya ses griffes sur le sol. Elle avait enfin atteint son but ! Elle allait dire aux autres Dragons que Taysh s'était fait attaquer par une bête sauvage. Cela était tout à fait crédible vu qu'aucun des soldats ne connaissait la faune qui peuplait la forêt elfique. Le sort jeté sur eux voici 1200 ans qui les empêchait de mentir s'estompait peu à peu et les Dragons qui possédaient le plus de volonté, comme elle, parvenaient à y échapper complètement. Elle se proposerait ensuite pour les mener jusqu'aux Elfes, ils les extermineraient et repartiraient victorieux. Le Roi des Dragons la nommerait à son tour chef militaire, et tout était bien qui finirait bien. Cependant, un jeune Dragon, les cherchant pour savoir quand est-ce qu'ils repartiraient, avait tout vu. Il détala comme un lapin, un immense lapin, pour alerter le reste de la garnison. Leur chef avait été tué par sa seconde ! La colère monta dans les rangs, et tous sans exception se jetèrent sur elle et l'attachèrent solidement. Trop sonnée pour nier, la belle Dragonne se fit accuser de crimes divers et variés, comme « séduction illicite », « déhanché frauduleux » et enfin « meurtre de son propre chef par attaque sournoise à coup de griffes ». La garnison, désormais sans chef ni second, fut obligée de rentrer dans leur royaume, leur prisonnière sous l'aile.